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Le prion
aurait-il un complice ?
« Transmission
of the BSE Agent to Mice in the Absence of Detectable Anormal
Prion Protein » (« Science », 17
janvier 1997)
Quel est le responsable de la maladie de la vache folle
: une protéine anormale (un prion) ou un autre agent pathogène ?
L'article publié par Corinne-Ida Lasmezas et ses
collaborateurs de l'équipe du Pr Dormont (CEA), du CNRS et de
l'INSERM relance le débat. C'est en étudiant la transmission
entre espèces de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
que ces chercheurs ont eu des surprises. En 1991, ils ont
injecté à des souris des extraits de cerveaux de vaches
atteintes d'ESB. Un à deux ans plus tard, tous ces animaux
présentaient les signes cliniques d'une maladie neurologique.
Mais, chez plus de la moitié d'entre eux, l'analyse
biochimique n'a pas décelé la présence de protéine prion anormale ! Quant à l'analyse
histologique, si elle révélait la mort des neurones chez tous
les rongeurs, seul le cerveau de ceux ayant le prion anormal avait l'aspect d'éponge
typique de l'ESB. L'équipe a alors poursuivi en inoculant à
une deuxième série de souris, puis à une troisième, des
broyats des deux types de cerveaux, avec et sans protéine
anormale. Après ces différents passages, les temps
d'incubation de l'encéphalopathie ont été très raccourcis et
toutes les souris, sauf une, ont accumulé dans leur cerveau de
plus en plus de prions anormaux.
Ces travaux permettent de dissocier infectiosité et prion anormal, même si les auteurs
soulignent que ce dernier reste clairement impliqué dans le
processus pathologique. Ils suggèrent l'existence d'un agent
infectieux, peut-être un virus, qui reste encore à détecter.
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