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LE MONDE,
LIBÉRATION
La structure du prion dans l'espace
Après avoir
décrit la structure spatiale du prion de souris, l'équipe suisse du Pr
Kurt Wüthrich s'est attachée à décrypter celle du prion humain. Rappelons que cette
protéine est un constituant naturel de la cellule, présente
chez tous les mammifères, et que, sous sa version mal
conformée, elle est associée à la survenue d'encéphalopathies
spongiformes transmissibles, comme la maladie de la vache
folle.
Pour pouvoir l'étudier, il a d'abord fallu introduire
le gène codant le prion humain
dans la bactérie Escherichia coli . La bactérie produit
ainsi la protéine en quantité suffisante pour pouvoir la
purifier. Puis les chercheurs en ont analysé la structure par
résonance magnétique nucléaire (RMN) et mouliné les résultats
à l'aide de divers logiciels de modélisation moléculaire. La
structure tridimensionnelle de la protéine se révèle très
proche de celle des prions de
souris et de hamster. Seule sa partie globulaire présente
quelques différences locales avec ce que l'on connaît de ses
homologues chez la souris et le hamster. Ce qui est
intéressant, c'est que ces variations de structure se situent
dans une zone de la protéine dont on sait qu'elle est
impliquée dans des interactions moléculaires, liées à la
résistance des différentes espèces à l'infection mais aussi à
la réponse immunitaire. L'équipe s'intéresse maintenant au
prion bovin.
R. Zahn et al., Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 97,
145, 2000. REVUE DE PRESSE |
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