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Pas de barrière pour le prion
La notion de
barrière d'espèces existe-t-elle encore dans les cas
d'encéphalopathies spongiformes ? Les exemples se multiplient
de transmission de l'agent bovin à la chèvre, au vison, au
porc (voir N. Bons et J. Brugère-Picoux, La Recherche,
juin 2000, p. 46). Une étude, menée par l'équipe du professeur
Collinge, vient confirmer ce constat, tout en relançant le
débat. Une souche de prion de
hamster a été injectée dans le cerveau de souris censées y
être résistantes. Après une longue période d'incubation, aucun
signe clinique n'a été observé. Pourtant, la forme « souris »
de la protéine du prion (PrP)
était décelable chez la moitié des animaux, résultat alors
jamais observé sur des souris asymptomatiques. Poussant plus
loin l'investigation, les chercheurs ont trouvé des traces de
réplication du prion et de
neurodégénérations spongiformes. Inoculés en deuxième passage
à d'autres souris, seuls les cerveaux des souris ayant
répliqué la protéine transmettent, dans un délai plus court,
la maladie, la protéine PrP s'accumulant sous sa forme «
souris ». Chez le hamster, toutes les injections sont
infectantes mais la PrP est retrouvée sous sa forme hamster
initiale. Faut-il alors parler de « porteurs sains » ? Pour
Collinge, ces porteurs sont nécessaires pour permettre à une
ou à plusieurs souches de prions
de se répliquer et de devenir suffisamment infectieuses. Les
notions de résistance et de barrière d'espèces doivent être
réévaluées pour une maladie dont le temps d'incubation dépasse
celui de la durée de vie. F. Hill et al., PNAS, 97,
10248, 2000 À LA UNE DES MÉDIAS |
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